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STING, MULTI SCENI et ADAMSON pour Chambord Live

Touring (Article extrait du magazine SONO MAG)

Le festival Chambord Live avait été programmé en 2020.


Les circonstances sanitaires l'ont décalé de deux ans. Ce 28 juin 2022, quatre groupes et artistes sont à l'affiche, Edgär, Grande, Joe Sumner et Sting. Nous sommes allés rencontrer l'équipe d'accueil du festival pour comprendre comment on prépare un tel événement, accueillant autour de 20 000 spectateurs. Premier volet, le système de diffusion sonore, avec Franck Niederoest.

Franck travaille depuis plusieurs années avec Multi Sceni et AZ Production. Précisément depuis leur investissement en systèmes Adamson. Franck réalise un peu de tournée, mais le coeur de son activité se focalise sur le design de systèmes et l'accueil son sur les prestations, majoritairement en région Centre. Ses deux principaux employeurs sont Multi Sceni à Tours et JBL Sonorisation à Orléans, un autre prestataire équipé en Adamson.

Curieux de tout, si son coeur de compétence reste le son, il s'intéresse aussi bien à la lumière qu'au rigg et à tout ce qui touche au spectacle. Il aime échanger avec tous ses collègues techniciens, et comprendre le rôle de chacun au fil des prestations. Identifier les problématiques de chacun permet assurément à toute l'équipe de mieux vivre.

Comment s'est matérialisée la demande concernant le système sonore du festival ?

Franck Niederoest: Elle provient du prestataire, qui me fournit un plan de jauge et qui me demande de dimensionner la solution pour produire une bonne qualité sonore à une pression acoustique suffisante. Je n'ai en revanche aucun contact en amont avec l'équipe des artistes accueillis. Les seules informations que je peux trouver sont dans leur fiche technique, qui stipule à titre indicatif un certain nombre de confi- gurations types, notamment en termes de ratio têtes/subs. En l'espèce, la demande est vraiment très raisonnable. Il est en revanche fait mention d'informations sur les dimensions de haut-parleurs, qu'ils souhaitent en 12 ou 15".

Un autre aspect spécifique à Chambord Live est lié à l'utilisation du château comme fond de scène lointain. L'éclairage de ses façades fait partie du design lumière de l'ensemble, scène et château ne font qu'un tout esthétique, et il m'a été demandé de préserver au maximum la transparence de la scène. J'ai donc placé tout ce que j'ai pu sous le plan de la scène, l'électronique d'une part, et même les stacks de Lip-fill.


À quoi est lié le choix de la marque Adamson ?

Franck: Il s'agit ici de l'équipement dont le prestataire dispose dans son parc. Mais quoi qu'il en soit, Adamson est aujourd'hui une marque totalement acceptée par les équipes et les artistes. Même chez certains ingés-son qui arborent l'étendard d'autres marques, la gamme est totalement respectée. Je n'ai jamais eu de refus de quiconque, français ou étranger.


À son arrivée, que t'a demandé l'ingénieur du son façade de Sting ?

Franck: Après écoute, il a conservé mon alignement temporel. Il a en revanche souhaité que le système lui soit livré totalement flat, c'est comme cela qu'il procède. Il a l'habitude de récupérer dans le routing Dante toutes les lignes séparées du système, c'est-à-dire le main gauche-droite, les out-fills mono, les subs en mono, les fronts et les lips, également en mono.
Il fait ensuite sa sauce avec ses propres processeurs. Il m'a aussi demandé de couper toute la ligne de 119, les subs d'avant scène. Il préfère un gauche-droite, je n'ai donc gardé que les 119 des côtés. À partir de cette base, il réalise son propre calage avec Smaart, dans les deux Lake LM44. Il a par exemple supprimé tout le bas… c'est son choix ! Entre toi et moi, je suis un peu déçu qu'un tel système ne soit pas utilisé à 100 % de ses capacités pour une star internationale comme Sting, mais processeurs. Il m'a aussi demandé de couper toute la ligne de 119, les subs d'avant scène. Il préfère un gauche-droite, je n'ai donc gardé que les 119 des côtés.
À partir de cette base, il réalise son propre calage avec Smaart, dans les deux Lake LM44. Il a par exemple supprimé tout le bas... c'est son choix !
Entre toi et moi, je suis un peu déçu qu'un tel système ne soit pas utilisé à 100 % de ses capacités pour une star internationale comme Sting, mais je respecte les choix.

Cela arrive-t-il souvent que le mixer réalise son propre calage ?

Franck: C'est rare. J'avais vu cela avec l'équipe de Lenny Kravitz. Son caleur système n'avait même pas écouté le rendu audio, il avait tout de suite commencé à modifier tout un ensemble de paramètres... Chacun sa méthode. Généralement, les échanges avec l' ingé-son permettent d'adapter le système précalé à ses attentes, en touchant la plupart du temps les seuls équilibres spectraux. Un peu plus ou un peu moins de sub par exemple.


Peux-tu décrire le système tel qu'il a été conçu ?

Franck: Pour obtenir la portée de 100 m qui est nécessaire et m'arranger au mieux avec le vent, assez fréquent ici, j'ai déployé un main constitué de deux fois douze E15, complétés de trois E12 en down-fill. Cela me permet de garantir des aigus qui portent. J'ai placé deux fois quinze boîtes de E12 en out-fill, qui viennent arroser une grosse partie des gradins.
Sur le nez de scène, je débouche avec des S10, deux packs de quatre de chaque côté de la scène, l'un sous l'écran LEDs et l'autre qui termine la jonction avec le main jusqu'aux crash barrières. En lipp- fill, deux boîtes de S10 sur trois subs E119 en montage cardioïde. Cette collection de S10 me permet de rester dans une signature sonore homogène sur toute la zone, avec les mêmes pavillons partout. Côté subs, j'ai posé devant la scène six stacks de trois E219 en mode cardioïde, ainsi que deux stacks de deux E219 de part et d'autre, en dispersion omni 45°. Pour l'amplification, je dispose de six racks de trois PLM20K44 par côté, plus un qui alimente le petit stack de six S10 installés en rappel derrière la régie.

Comment utilises-tu les simulations en pondération Y, une spécificité de la marque Adamson ?

Franck: Ces simulations en pondération Y me permettent de travailler très précisément sur l'angulation des lignes. Dans un deuxième temps, je bascule en pondération A pour peaufiner la déclivité de la courbe de réponse, le rapport entre les graves et les aigus.


Une fois le système en place, en quoi consiste
ta procédure de calage ?


Franck: J'envoie du son dans le système avant de toucher à quoi que ce soit. Des titres musicaux que je connais bien, pour vérifier ma couverture sonore, trouver d'éventuels accidents, des endroits bizarres. Je déambule dans toute la zone accessible au public pour cela.
Je commence ensuite par l'alignement temporel. Tout caler sur mon haut parleur le plus éloigné à l'aide de délais. Ici, il s'agit d'une boîte S10 qui se situe sur scène.
J'utilise Smaart dans un principe de multi-mesure, quatre points en l'occurrence, que je répartis sur un axe, dans la profondeur de l'audience. Le premier micro est placé dans le champ sonore de la première boîte du système, parfois un peu plus loin pour être au milieu du premier groupe de trois boîtes, sachant que les boîtes sont amplifiées par trois. Les autres micros sont répartis jusqu'à la limite de couverture, ici à proximité du haut du gradin.
Je me place généralement dans l'axe de la grappe. Ici ce n'est pas possible car les gradins sont décalés. Je tra- vaille sur la moyenne des quatre micros pour affiner le résultat de mon système principal, ici les E15. Je déplace ensuite mes micros pour mesurer les out-fill. J'intègre ensuite les subs et peaufine le comportement de l'ensemble. J'ajoute ensuite au fur et à mesure les autres parties du système, avant de conclure en ajoutant les out-fill.
Le calage de base m'a pris environ une heure. Mais j'aime bien ensuite passer du temps à essayer des choses, modifier des délais par exemple, creuser pour aller plus loin. Dès que j'ai l'opportunité de le faire, je ne m'en prive pas.


Quels sont pour toi les atouts des systèmes Adamson ?

Franck: C'est un peu terre-à-terre, mais j'apprécie beaucoup la facilité de mon- tage, que l'on retrouve quels que soient les modèles de boîtes. D'un point de vue du son, les systèmes Adamson te restituent fidèlement ce que tu leur fournis. Si tu les alimentes d'un mauvais mix, tu l'entendras, et inversement. Pour moi, ces systèmes ajoutent très peu de coloration. Ils sont un petit peu généreux dans certaines zones, on peut les trouver par fois un peu durs, mais il vaut mieux cela que le contraire. On ne se trouve jamais en position de devoir aller chercher des choses qui manquent dans le système pour obtenir un résultat. Il y a toujours des solutions à notre disposition.
Si je devais en revanche faire une requête auprès du fabricant, je dirais que la gamme manque encore un peu de petites enceintes, mais cela va venir sans doute.
Autre point, quelques carences en accastillage si on compare l'offre Adamson à celle d'autres fabricants majeurs.


Tu exerces une fonction clé, mais moins connue que celle de mixeur. Qu'est-ce qui t'a conduit à choisir ce rôle ?

Franck: Je trouve un vrai plaisir dans la satisfaction des techniciens que j'accueille. Le Graal étant atteint lorsque le mixeur arrive, ouvre la diff et me dit que ça marche, qu'un ou deux points d'EQ suffiront à donner ce qu'il attendait. Il y a aussi le plaisir du public, quand l'alchimie fonctionne entre ce qui se passe sur scène et ce que vivent les spectateurs. Lorsque tout cela s'articule avec fluidité, mon employeur est lui aussi satisfait, et c'est également très important pour moi.


Parmi les équipes accueillis, sans doute rencontres-tu des personnages plus ou moins agréables, des personnalités plus compliquées que d'autres à gérer. Aurais-tu quelques trucs à nous donner pour apprivoiser les caractères difficiles ?

Franck: La base consiste à bien préparer son dossier, à arriver avec une configuration claire aussi bien sur le papier que dans sa tête, et d'être capable d'expliquer les choix en quelques mots si on te le demande.
Autre point fondamental, s'il y a un problème dans la configuration, quel qu'il soit, en informer immédiatement l'équipe accueillie. C'est une preuve d'honnêteté qui bien souvent permet une dynamique positive de gestion du problème. Bien sûr, il faut rester dans son rôle et respecter les choix de l'équipe accueillie tout en ayant une attitude agréable et positive. Il faut savoir tenir compte des habitudes de chacun. Certains mixeurs ne supportent pas que l'on touche aux paramètres d'un système pendant qu' ils travaillent, alors même que c'est notre rôle. Le technicien qui mixe est derrière sa console et ne peut pas écouter ce qui se passe en tout point de la salle, c'est le rôle du caleur système de contrôler l'homogénéité et d'agir si nécessaire. Certains mixeurs ont compris l'impor- tance de ce rôle d'accompagnement, d'autres sont très rétifs. Dans ce cas, il ne faut pas essayer de forcer les choses.


Tu cales des systèmes depuis presque dix ans, as-tu le sentiment que les demandes ont évolué durant cette période, en termes d'équilibre spectral par exemple ?

Franck: Je constate qu'on me demande de plus en plus souvent des réponses les plus plates possibles, j'entends par là une courbe avec la décroissance naturelle régulière entre le sub et les aigus. Ce type de choix provient majoritairement des ingés-son qui réalisent un mix très formaté, avec beaucoup de paramètres mémorisés dans la console. Avec un système flat, ils ouvrent leur mix, font éventuellement un point ou deux d'EQ et retrouvent leur résultat habituel sans avoir de travail d'ajustement particulier.

Quels types de compétences te semblent aujourd'hui indispensables à ton métier et qui n'existaient pas nécessairement voici une dizaine d'années ?

Franck: Je pense tout de suite à la gestion des réseaux. Même si sur un gros festival comme Chambord Live, il y a une équipe dédiée à cela du fait de sa complexité. En règle générale, c'est l'équipe du système qui s'occupe de configurer la distribution des signaux via les réseaux. Aujourd'hui, il serait impossible dans la plupart des cas de s'en sortir avec des liaisons audio en XLR.


La date unique de Chambord Live 2022 ambitionne dans les prochaines éditions d'évoluer vers un programme plus long, étalé sur plusieurs jours. Et nul doute que ce festival, dont l'organisation générale comme les moyens techniques mis à disposition des équipes accueillies sont, dès la première édition, à la hauteur de ce qui se fait de mieux en termes d'offre, trouvera une place de choix dans le paysage français.

Et le travail de Franck Niederoest sur le système de diffusion n'y sera sans doute pas pour rien.

Convergence des données

La distribution des données numériques du festival Chambord Live est articulée autour d'un système Gigacore Luminex, avec une distribution en fibre redondée. On trouve sur le synoptique aussi bien les processeurs LM44 que les nodes DMX et les pupitres GdMA, le médiaserver Hippotizer, l'intercom Riedel, les RiO et les CL5 Yamaha ou les amplis PLM.
L'ensemble de l'infrastructure réseau est géré par Jérémy Czaicki, assisté de Baptiste Coin. Ils utilisent le logiciel Araneo, qui permet un contrôle de fonctionnement très développé et convivial. On localise directement tous les flux montants et descendants ainsi que les éventuels problèmes, ce qui permet d'agir rapidement et efficacement.
La convergence des données devient chaque jour en spectacle une réalité de plus en plus concrète.



Texte : SONO MAG - Photos : EM


Adamson


Publié le 15/10/2022

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