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L’ECHONOVA PULSE AVEC ADAMSON ET DIGICO

(Article extrait du site Soundlightup) Sorti de terre en 2010 à Saint-Avé à trois cordes de guitare de Vannes, l’Echonova est le type même de complexe conçu pour les musiques actuelles avec une salle tout debout de 600 places, 5 studios de répétition et un d’enregistrement. L’ensemble est très bien équipé et offre un accueil parfait à une moyenne de 45 concerts, mais aussi des résidences et du soutien à la création et l’expression musicale de sa région. A défaut d’accueillir des spectateurs, Benjamin Bruneau le régisseur d’exploitation de l’Echonova a ouvert grand les portes au fourgon d’Audiolite pour une remise au goût du jour de son parc son… On s’amuse comme on peut et c’est loin d’être la plus mauvaise des façons ! Franck Fily d’Audiolite et Benjamin nous racontent ces instants de bonheur dans une période un peu sinistre.

SLU : L’Echonova c’est donc une vieille histoire d’amour ! Franck Fily (co-directeur avec Sylvain Turpin et Johan Maheux d’Audiolite : On les connaît depuis l’ouverture en 2010. On a équipé la salle, renouvelé les automatiques il y a quelques années et on vient de les rééquiper toujours en Adamson. Le premier système était en Metrix avec un filtrage en XTA et des Série C de Lab.Gruppen en amplification. Le choix a été fait de conserver les deux SD8 DiGiCo tout en leur donnant un coup de jeune en renouvelant les stages racks avec un SD-Rack pour la face et un D2-Rack pour les retours et en plaçant les Madirack dans le studio d’enregistrement du complexe pour la S21 qui s’y trouve. Il y a onze ans un gros pari avait été fait de s’équiper avec ces modèles qui venaient de sortir et il a été gagné puisque cette console est toujours au catalogue de DiGiCo !

SLU : Les Metrix étaient complétés par quels modèles dans le bas ? Franck Fily : Il y avait des Metrix Sub accrochés avec les têtes et deux subs MDC3 au sol, des modèles passe-bande équipés chacun de trois 18″. Ces derniers n’étant pas le compagnon idéal des IS7, sur conseil de Julien Poirot de DV2 ils ont aussi été remplacés par des IS219. L’IS7 raccorde très bien avec.

SLU : Côté wedge c’était aussi de l’Adamson en 2019 ? Franck Fily : Absolument et là encore le choix initial du M15 qui n’était pas très répandu à l’époque a payé puisque ce wedge est maintenant connu et apprécié. Dorénavant il ne sera exploité qu’en actif derrière du processing Lake avec cinq amplis Lab 12K44. SLU : L’IS7 fait l’affaire pour cette taille de salle ? Franck Fily : Largement. De l’IS10 aurait été beaucoup trop gros. La salle fait 22 mètres de longueur sur 12 de largeur et le plateau en prend déjà 7. On a fait des essais avec l’IS7 et cette jauge lui convient parfaitement. SLU : Quelques mots sur Audiolite ? Franck Fily : Nous sommes un peu comme tout le monde. A part quelques plans institutionnels, la prestation est à l’arrêt à part bien sûr la visioconférence qui est un nouveau métier auquel on s’est tous mis. L’installation se jouant sur des temps plus longs, on n’a pas subi de baisse d’activité. On constate même l’avancement de certains dossiers grâce à l’arrêt forcé des représentations ce qui laisse du temps et parfois même des moyens financiers supplémentaires. Je suis plus inquiet pour les projets 2023 à 2025 car il y a moins de collectivités qui se lancent dans la création de nouveaux lieux.

SLU : Gageons que d’ici là la prestation aura repris des couleurs. Franck Fily : Bien sûr, ainsi que le renouvellement ou l’amélioration des parcs existants qui continuera même si peut être au ralenti. Après les mots d’un intégrateur assez serein, nous avons recueilli ceux d’un exploitant plus que ravi même si, contrairement à d’autres, il n’a pas pu encore « ouvrir » son nouveau système avec le plein de public dans la salle en dehors de 3 dates en distancé et lors des résidences où il fait surtout bon de faire vrombir les trois subs sous la scène en Samia. Ça masse les pieds et ça fait plaisir aux batteurs qui ne demandent plus de sub dans leur dos ! SLU : Benjamin, les Metrix étaient ils devenus Centimetrix ? Benjamin Bruneau (Régisseur d’exploitation de l’Echonova) : Pas du tout ! On avait prévu un renouvellement de marché avec Vannes Agglo, l’agglomération du pays de Vannes et ses 34 communes. Metrix c’est une bonne enceinte mais qui (comme d’autres anciennes enceintes NDR) n’est pas symétrique et certains techniciens pointus nous l’ont fait remarquer.

On cherchait donc un nouveau produit qui le soit, et qui reste compact car on n’a pas un gros cadre de scène. On voulait aussi une solution plus ferme dans le grave, avec un bas plus structuré et percussif.Ce que mon prédécesseur avait choisi était encore compétitif et rendait d’excellents services mais avait vieilli, et comme j’intégrais une offre de reprise dans mon marché, il ne fallait plus trop attendre pour que le matériel ne décote pas. On a aussi redonné un coup de neuf aux retours. Le fait d’avoir passé les wedges en numérique et 2 voies actives sur une plateforme moderne comme le PLM 12K44 en lieu et place du couple XTA et Lab série C, nous a fait gagner en clarté, en dynamique, le souffle a disparu et du coup les wedges M15 sont encore plus réactifs ce qui nous permet aussi de jouer moins fort.

LU : Comment en êtes vous venus à repartir en Adamson ? Benjamin Bruneau : Nous avons fait venir différentes marques connues et « rider friendly » et une moins ou pas encore. On a demandé des préconisations aux constructeurs et on a écouté leur choix pour notre salle. On nous a proposé du point source, de la courbure constante et de la ligne source. Certains se sont déplacés, d’autres même pas. En plus du matériel on a aussi considéré dans notre choix les suites logicielles. On constate un peu de retard chez certains là où pour d’autres c’est extrêmement complet. Une marque française nous a proposé un point central ce qui s’est révélé être une excellente idée, nous avons donc refait des écoutes avec toutes les marques en reprenant cette solution. SLU : Tu matrices un vrai central avec par exemple plus de voix ou c’est une réduction mono ? Benjamin Bruneau : C’est un mono, mais je pourrais le faire. Le fait d’avoir maintenant des amplis alimentés en Dante et de disposer d’un processing Lake par patte, c’est trois clicks sur l’ordi, ce qui n’était pas possible avec le XTA qui figeait le système.

Ci-dessus, tout ou presque du système de l’Echonova. Accrochée au gril, on voit l’IS7px centrale tournée vers le public. A droite les IS7 de jardin. Tout en bas et coupé à moitié, un des deux IS7px servant de in fill / front fill. A droite accrochée elle aussi au gril, on aperçoit une des deux IS10p servant de side. Ne manquent à l’appel que les trois subs IS219 glissés sous la scène.

SLU : Tu as donc pu écouter combien de systèmes ? Benjamin Bruneau : Trois en comptant l’Adamson avec une bonne surprise et une déception mais qui peut être liée au calage, en plus d’un produit qui ne nous a pas séduits. Notre cahier des charges implique une très grande polyvalence sonore avec un bas du spectre capable de satisfaire les musiques actuelles. Ça doit être précis, nerveux et descendre dans l’infra. Une des marques n’y est pas bien parvenu. On cherche aussi un rendu très propre et fidèle pour pouvoir reproduire une voix et une guitare folk mais aussi être capable de tabasser du métal. On accueille tout le monde sur notre système, on peut prendre un point ou deux et faire varier un peu les subs, mais rien de plus. On accepte un kit lumière spécifique, mais on ne tombe pas notre système. Ça doit donc sonner très bien.

SLU : Comment pourrais-tu décrire le son de ton nouveau système par rapport à l’ancien ? Benjamin Bruneau : Je suis impressionné par la largeur de la diffusion de l’IS7 ce qui lui donne une très belle image stéréo et renouvelle le rendu de la salle. Le bas mid grogne mieux encore que le Metrix, je corrige beaucoup moins qu’avant dans cette partie du spectre, et l’IS219 est très généreux, réactif et tranche avec la somme Metrix Sub et MDC3 qui ne restituait pas tout à fait ce que je voulais entendre.

SLU : Tu es passé de 4 à 3 voies, cela peut avoir du bon Benjamin Bruneau : Sans doute la simplicité paie et le raccord entre le 219 et l’IS7 est très réussi. SLU : Pour tes compléments ? Benjamin Bruneau : Nous avions du MDC-12 sur pied. Comme on ne savait pas trop ce qu’on voulait, on les a alignés avec des M15, des IS7px et des IS10p et on a écouté l’ensemble. On a été bluffés par les 7px et encore plus par les 10p. Rien qu’une paire de IS7px avec un peu de sub ça te fait du son dans la salle ! On a donc pris une paire de IS7px en 100×50 pour les in fill et un en 70×40 pour le renfort central en douche, et une paire de IS10p en accroche pour le side fill. SLU : Tu as gardé la même surface de membrane qu’avant avec tes trois IS219. C’est quand même généreux dans ta salle… Benjamin Bruneau : On ne cherche pas la pression, mais la meilleure dispersion. Avec deux subs sous la scène et quatre IS7 par côté, on n’avait pas assez de bas médium et la couverture n’était pas parfaite. Avec six IS7 et trois subs on est homogène. SLU : Tu passes de 4 Metrix donc 4 graves de 8″ à 6 IS7 et donc 12 haut-parleurs de 7″ par côté, mais tu n’as plus le renfort du Metrix sub dans ta ligne… Benjamin Bruneau : Les IS7 ont naturellement beaucoup plus de grave et le couplage des 6 boîtes nous apporte le bas mid indispensable à faire notamment une bonne caisse claire et guitare.

SLU : Le choix final pour le nouveau système on le doit à qui ? Benjamin Bruneau : Tout le monde ! J’ai fait venir tous les intermittents qui bossent dans la salle et l’unanimité s’est faite autour du gagnant avec un second très proche et un troisième distancé. SLU : Deux mots sur tes consoles. L’histoire est belle ! Benjamin Bruneau : On est très content de DiGiCo, DV2 pour le SAV est au top et puis savoir que 10 ans après leur sortie, les SD8 sont toujours d’actualité et produites… ça change d’autres marques. On avait aussi envie de déplacer les Madirack dans le studio où on a rentré une S21, du coup on a pu une fois encore redonner un coup de fouet au son en choisissant un SD-Rack pour la face et en y mettant 6 cartes d’entrée micros en 32 bits et 2 de sortie aussi en 32 bits. Les retours passent en D2-Rack. Nous avons fait du développement durable l’esprit serein, le fabricant sort encore des mises à jour et je n’avais plus assez de sous pour acheter du Quantum. Ne me demande pas si le son a changé. En trois concerts et avec un système neuf ce ne serait pas honnête de ma part…

A gauche ci-dessus, les cartes 32 bits de John Stadius ou comment aller chercher plus de définition et un poil moins de bruit via des convertisseurs de course, A droite, le clou du spectacle, le coin où l’on transforme un tout petit signal micro en gros courant pour les enceintes avec au rez-de-chaussée la puissance et au 1er les deux nouveaux stages DiGiCo.

SLU : Pour les effets, te contentes tu de ce qu’il y a dans la SD8 ? Benjamin Bruneau : Non, ce n’est pas son point fort et du coup je me suis fait plaisir avec une PCM96 Lexicon, une M3000 et une R4000 tc. Je ne suis pas un fan de plugs en live contrairement au studio, surtout quand tu as une console avec des faders et des rotatifs à profusion. La souris et l’écran en salle… Hors marché j’ai rajouté aussi une paire de Transient Designer. Si tu me demandes de partir en tournée, je partirai avec le matos de ma salle. SLU : As tu assez d’entrées et sorties en local pour tout ce petit monde ? Benjamin Bruneau : A la base non, mais j’ai fait en sorte que oui… Comme je voulais que l’on ne quitte pas le domaine numérique, et j’invite quiconque à me prouver que le numérique ça sonne moins bien que l’analogique, j’ai prévu une passerelle, utile aussi quand on fait de l’accueil de consoles. Sur cette passerelle Auvitran outre une carte Dante et MADI qui me permet d’alimenter mes amplis en Dante, j’ai aussi une carte AES et une Analogique ce qui me permet d’étendre mon nombre de I/O en local vers la SD8 en MADI. Tous mes effets en AES sont connectés dessus.

SLU : Un dernier mot sur Audiolite ? Benjamin Bruneau : Que du bon (sourire) Franck (Fily) était là à la construction de la salle qu’il connaît bien et dont il a tous les plans. Ils sont venus avec des fabricants, du matériel, ils ont donné leur avis de professionnels, ils ont bien travaillé en phase d’intégration et Johan Maheux a calé le système comme il l’aime : généreux du bas (rires). C’est un partenariat qui est fait pour durer. L’outil est rutilant, l’équipe prête, le rock breton et au delà, piaffe d’impatience de reprendre possession de l’Echonova. Bravo à Benjamin et aux équipes d’Audiolite pour cette V 2.0 maligne, durable et dont l’équipement n’a rien d’ostentatoire mais tout de jubilatoire.

Crédits – Texte : Ludovic Monchat – Photos : DV2 | Audiolite | M. Ezan | B. Bruneau

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